Ma vie a changé un 2 septembre.

J’avais constamment mal au ventre, je n’arrivais plus à manger. Le médecin avait diagnostiqué une gastrite, mais malgré ça, une petite voix s’est exprimée à ma place :
“Je pourrai avoir une ordonnance pour une prise de sang bêta HCG ?”
Le médecin m’avait regardé en souriant : « Vous pensez être enceinte ? «
Et j’avais répondu, pleine d’aplomb » Non. »
Pas une seconde.
C’est vrai, je n’avais pas eu mes règles le mois précédent, mais même sous pilule je n’avais pas de saignements réguliers. D’ailleurs, l’idée d’une grossesse avait été balayée par un test négatif, après 10 jours de retard. C’était une habitude un peu « charge mentale », surtout sous contraception, mais je réalisais ces assurances sans broncher, plus pour me convaincre que c’était une fois de plus mon corps capricieux qui déclencherait ses règles quand bon lui semblerait, basé sur ma fatigue et mon état émotionnel.
Je l’avais vu un mois plus tôt sur le petit bâtonnet imbibé : je n’étais pas enceinte.
Et pourtant. J’avais demandé ce test.
C’était un vendredi 2 septembre.
Le soir, en allant chercher les résultats, j’ai ouvert l’enveloppe derrière mon volant, à l’arrêt, sans vraiment me préoccuper de l’inscription. Juste pour chasser de mon esprit cette intuition. Le mot « positif » me narguait, noir sur blanc.
Je n’ai pas réalisé tout de suite, mais mon corps, si. Des larmes ont commencé à s’échapper de mes yeux, incontrôlables. Je n’étais pas heureuse, je n’étais pas triste, j’étais désarçonnée. J’étais sous le choc. Je ne savais pas comment mon mec allait réagir. Et s’il prenait peur ? Et si on était pas prêts ? Et si je devais avorter ? En serai-je capable ? Et mon travail ? Et nos projets ?
J’ai gardé le secret pendant quelques heures interminables. J’pouvais pas répondre à son SMS qui disait « alors les résultats ? » Je crois même que je lui ai menti finalement.
On se rejoignait en ville pour une crémaillère de potes, on n’avait pas eu un instant rien qu’à nous. J’ai prétexté ma gastrite pour ne pas boire d’alcool, je n’étais pas assez fumeuse pour qu’on remarque que je ne piquais aucune clope. Je ne savais pas encore que j’allais le garder, lui il ne savait même pas ce qui se passait en moi, mais ce jour-là, je suis devenue mère.
Les questions que je me posais depuis des heures trouvaient toutes naturellement des réponses, ou des solutions. Plus rien ne me semblait être un obstacle. Comme si mon âme s’y était préparée toute sa vie, je n’avais même pas envie d’en parler, c’était un fait. Un cœur de bébé battait en moi, et personne ne pouvait le deviner. Moi, j’étais déjà en train de me transformer en louve, en poule, en tigresse, en ourse.
À cet instant, mon enfant existait.
(Photo de l’article : nous en Norvège alors qu’un petit pois venait de prendre vie sous mon nombril sans que nous le sachions)
Et toi quand as-tu appris que tu étais enceinte ?
Comment as-tu réagi ?
Si c’est trop complexe de répondre sur le blog, réponds sur instagram 🙂
Une réponse
Trop émouvant 😍
Moi, pour les trois je m’en doutais un peu avant de faire le test. Mais pour le premier, j’ai fait plusieurs tests négatifs avant alors je n’osais plus trop y croire…